Les Parchemins d'Hisoka

Parchemin Un : L'Histoire de la Guerre.

Ma vie était bien jolie jusque ce jour maudit par mon Royaume. Ce jour-là, tout changea, non seulement pour moi, mais pour le Peuple lui-même. Tout le monde y perdit un être cher, ou plus... Comme moi, j'en ai perdu six, un bien lourd chiffre. Et je ne compte pas mes amis et mes compagnons d'armes avec lesquels j'avais noué un lien affectif.
Tout mon monde fut bouleversé ce jour-là par une invasion de monstres aux formes impossibles. Des êtres avec des mandibules, des êtres au cou aussi long qu'inimaginable. J'ai entendu des vétérans de ma division qui disaient "dragons" pour ses créatures, et les autres ressemblaient énormément à des insectes. Je trouve cela horrible et combattre face à ces monstres fut un vrai défi. Je ne sais même pas comment cela se fait que je sois encore en vie, alors que cela ne fait qu'un an que je suis ici. J'ai même vu des vétérans tomber sur le champ de guerre. C'était vraiment horrible !
Tout cela a commencé subitement, personne ne s'y attendait. J'étais sur les remparts, en train de faire un tour de garde, pour pas changer. J'étais encore collé à la sécurité du Roi Hadrian. Mes compagnons et moi ont rigolaient encore des débâcles amoureuses d'Eigo. Il avait encore essayé de s'en trouver une à la taverne mais s'était ramassé complètement. Même le chef rigolait avec nous. Il faut bien le dire, on surveillait pas vraiment les alentours, depuis quelques temps, notre vigilance s'était rabaissée mais l'attaque... On aurait pu la voir arriver. Elle nous est arrivée dessus par le ciel, avec ces "dragons". C'est Eigo qui fut tué le premier et j'ai vu trois autres de mes compagnons avant de pouvoir me défendre.
Je pouvais enfin me battre mais ma division était sous le choc, et c'est moi qui sonna l'alerte sur les remparts, je fis sonner la cloche pendant quelques secondes avant de la voir disparaître dans la gueule d'un de ces monstres, un "dragon". Leur cou était puissant et sur chacun d'eux était juché un insecte. Tout était beaucoup trop rapide pour moi, je voyais ces monstres atterrir sur mes amis puis sur le chef lui-même. A la fin, on était plus qu'une dizaine. On s'était réfugié dans les couloirs, seuls endroits où ces "dragons" ne savaient pas venir. Une aubaine pour nous qu'ils soient trop grands... Sinon notre mort avait sonné. On devait trancher dans ses corps avec une force inimaginable pour voir un liquide qui ne ressemblait pas du tout à du sang. Mes quelques compagnons et moi on ne pouvait que se défendre et contre-attaquer difficilement mais tout doucement le nombre de nos ennemis diminua. Puis enfin... Le Silence ! On ne savait pas ce qui se déroulait au dehors et on préférait ne pas savoir. Pourtant nos fonctions nous obligeaient à y retourner, à repartir droit vers la Mort. Et c'est ce qu'on fit malgré toutes nos craintes. Avant de passer la porte, on s'était juré de ne jamais s'oublier, ni nous, ni nos compagnons morts !
On était repartit au devant du danger, ce n'était que pure folie, mais on ne pouvait rester là, voir nos compagnons tombés, voir nos femmes, nos frères, notre famille, notre Royaume sous le joug d'une puissance étrangère et hostile. On rentra dans la masse, sans savoir ce qui nous attendait, les monstres ailés, les "dragons" semblaient avoir disparu du ciel et je craignais toujours une nouvelle attaque venue de là-haut et je devais me concentrer en même temps sur les combats qui se trouvaient autour de moi, chose mal-aisée. C'est ce jour-là que je compris à quel point je détestais la guerre !
Oui, je la déteste ! Non seulement, j'ai vu mes meilleurs amis mourir les uns après les autres, mais j'ai découvert qu'il ne me restait personne... Mon père, ma mère ainsi que mes frères étaient tous tombés sous le poids des armes de nos nouveaux ennemis. Je devais les brûler maintenant, chose qui m'était difficile... Ce n'était pas la même chose qu'un compagnon d'armes. Là, je connaissais ces personnes depuis ma tendre enfance... Tout avait changé ce jour-là.
Nos ennemis avaient disparu lorsque le jour se leva enfin. Là, les survivants, dont je faisais partie, découvrirent un spectacle que seuls les livres avaient pu décrire. Partout, que ce soit devant, derrière et même sous nos pieds, on pouvait découvrir une pile de cadavres, des cadavres humains, mais aussi des monstres qu'on avait dû combattre durant plusieurs heures. Maintenant nos vies étaient à refaire et le Royaume n'avait jamais été aussi faible qui ce jour bien triste. Au lever du Soleil, il ne restait que quatre membres de mon ancienne unité. Pourquoi ancienne ? Car, maintenant, elle ne peut exister qu'à quatre. Elle est morte avec ces combats. L'un de nous finit même par mourir de ses blessures. Nous étions tous criblés de blessures... Que ce soit à nos avants-bras qu'à nos jambes ou au torse, on était plus mort que vif, mais pourtant on vivait encore... Nous, des bleus, ayant un service de moins d'un deux ans.

Parchemin Deux : Un Retour Difficile.

Le retour de cette guerre était effroyable. Le restant de mon groupe était effondré, ils n'arrivaient pas à se remettre de ce coup dur pour le Royaume. Avec celui qui était mort de ses blessures, nous n'étions plus que quatre, et après cette première journée deuil, j'étais le dernier, le dernier survivant d'une unité qui avait peut-être causé la mort de centaines de personnes sur les plages rouges de sang par son inadvertance. J'étais le dernier à porter ce fardeau bien lourd... Mais personne ne semblait m'en tenir compte. Tout le monde était trop bouleversé par ces combats pour penser aux causes.
Je devais brûler le corps de mes compagnons d'armes, ainsi que des membres de ma famille. Les deux jours qui suivirent la terrible attaque furent douloureux pour tout le Royaume et moi-même j'ai voulu mourir, rejoindre mes amis, ma famille car maintenant, je suis le seul... Seul à vivre dans ce Royaume où la vie et le rire a déserté les rivages. Ou plutôt, je suis seul dans mes peines, personne n'essaye d'aider les plus mal lotis, comme moi ! Maintenant, je vis dans un chagrin dont le gouffre m'est invisible.
Je crois pas mérité un tel sort, mais je comprend que c'est de ma faute si le Royaume est si désert. J'ai dû brûler tant de corps que je ne sais plus qui j'ai brûlé, seulement deux de mes frères ainsi que mes parents, mais je n'ai pas encore retrouvé mes deux frères manquants peut-être ne les retrouverais-je jamais... Je le crains fort ! J'ai entendu des soldats qui avaient vu un de ces "dragons" qui mangeaient les corps morts de leur victime, je crois que c'est ce qui est arrivé à mes deux frères.... Que leur âme repose en paix !
Maintenant, je dois réparer mes erreurs, je dois me battre pour mes frères, mes parents ainsi que mes amis... Maintenant, je me bats jusqu'à ma propre mort, rien ne me retient ici. Personne... Ni femme, ni enfant. Je n'aurai même pas connu les plaisirs de l'Amour ! Peut-être ne m'était-ce pas destiné ? Je n'en sais rien, tout ce que je sais, c'est que ma mort approche à grand pas et ce jour-là, je l'accueillerai à bras ouverts...

Père... Mère... Frères... Je vais bientôt vous rejoindre... Je vous le promets !

Parchemin Trois : Un Souvenir Poignant

Il y a peu, je me suis souvenu d'un moment que j'ai passé avec ma famille. Je me souvenais des beaux moments que j'avais pu passé avec eux, avant que le drame ne les emporte. Maintenant, je sais à quel point il me manque et je sais qu'ils ne reviendront jamais. C'est quand le bonheur est parti que l'on se rend compte qu'on l'avait à la main. Maintenant c'est trop tard pour moi, j'ai perdu ce bonheur... Comment pourrais-je seulement le retrouver ?
Ce souvenir était vraiment très vif, à la fin, des larmes coulaient le long de mes yeux. Heureusement personne n'a pu le voir, mais je sais que tout le monde me haït. Je me vois de nouveau jouer à faire semblant d'être un soldat invincible et que je suis... Un simple homme dont les faiblesses sont extrêmement présentes. Ma famille me manque terriblement, même pas un membre n'a survécu, personne pour me réconforter.
Je me vois en train de sourire, jouant dans les champs avec des amis qui maintenant sont morts, avec mes frères qui nous courent après... Mais tout cela, dorénavant, c'est fini ! Rien ne pourra jamais les faire revenir.